Le paradoxe de l'adoption d'une démarche éco- responsable pour les datacenters de l'Afrique subsaharienne ?

Résumé

La demande croissante en matière de stockage, de mise en réseau et de calcul a entraîné de nos jours, une intensification des grands centres de données complexes qui exécutent de nombreuses applications Internet. Un centre de données comprend plusieurs milliers de serveurs et peut consommer autant d’énergie qu’une petite ville. Une quantité massive de puissance de calcul est nécessaire pour piloter et faire fonctionner ces fermes de serveurs, ce qui entraîne de nombreux défis tels que des consommations énormes d'énergie, des émissions de gaz à effet de serre. Cet article s’intéresse à l’adoption des démarches éco-responsables (type Green IT) appliquées aux datacenters de l’Afrique subsaharienne. Nous analysons le niveau maturité des datacenters de ces pays. A travers la théorie de la diffusion des innovations, nous explorons leur possibilité d'adopter une performance vertueuse alors même que leur retard en matière d'infrastructure numérique et donc de souveraineté numérique reste significatif. A cet égard, nous adoptons une démarche qualitative basée sur une enquête terrain menée auprès des experts du salon du Big data et de l'IA à Paris sur la transition numérique. Nous montrons qu’il est paradoxalement important pour les pays de l’Afrique subsaharienne de penser et construire leur infrastructure sur une base éco-responsable et sobre afin d'intégrer les difficultés d'alimentation (électricité, eau, internet) du continent.