Gnawa : genèse, héritage, transmission et hybridation

Abstract

Beaucoup d’entre nous ont déjà entendu parler des Gnawa et beaucoup de choses ont été dites et écrites à ce sujet mais en réalité, beaucoup de parts d’ombre et beaucoup de questions restent en suspens. C'est avec beaucoup de recul que le présent texte a été conçu ; Il est la résultante d’une immersion qui a duré quelques années suite à un intérêt accru que j'avais pour cette culture. Il se présente comme une déambulation dans les dédales d’un répertoire souvent mal compris, déformé, mystifié ou affabulé. Avec une approche toutefois empirique que je voudrais objectiviste du sujet, avec un regard d'universitaire et aussi d'amateur de la musique Gnawa, j'ai essayé de restituer le bilan d'une expérience faite de rencontres, de recherche, d'écoute et surtout de réflexion. Autrement dit, dans cet article, j'ai essayé simplement de proposer une autre lecture du registre et ainsi soulever les parts d’ombres qui l’obscurcissent. À l’endroit de cet esprit Gnawa – que j’associe délibérément à la figure d’un monument de par sa valeur patrimoniale –,  j’ai essayé d’esquisser le parcours, d’établir un réexamen des condition de sa possibilité, des causalités qui l’ont occasionné, des couleur et des rythmes et des modes d’expression qui l’ont érigé, des influences, des différentes récupérations qu’il a subi, de ce qu’il en reste et de ce qui nourrit encore son image que ça soit dans le sens du profane ou du sacré.